La perte de mobilité peut arriver à tout âge mais concerne plus largement les seniors. Ainsi, près de 20 % des personnes de plus de 85 ans en France sont touchées par la perte de mobilité et d'autonomie. Quels sont les signes à prendre en compte pour prévenir et anticiper cette situation ? Quelles solutions peuvent être mises en place pour aider à la mobilité des personnes âgées ? Toutes les réponses dans cet article.
Perte de mobilité : quels sont les premiers signes ?
La perte de mobilité se caractérise par une difficulté, progressive ou soudaine, à effectuer les actions du quotidien comme se déplacer dans la maison, se laver, s'habiller, aller aux toilettes ou manger. Cet état peut être la conséquence d'un accident, d'un handicap, d'une maladie ou d'une fragilité progressive liée à l'âge. Il est important de pouvoir anticiper la perte de mobilité de façon à mettre en place des solutions de soutien le plus tôt possible.
Chez les personnes âgées, l'un des premiers symptômes de la perte de mobilité est la diminution du tonus musculaire et de l'équilibre. Les douleurs articulaires comme les rhumatismes ou l'arthrose rendent également les déplacements et les mouvements de plus en plus compliqués pour les seniors qui commencent à éprouver des difficultés à monter un escalier, se lever de leur lit ou entrer et sortir de la baignoire. Une fatigue excessive et des trébuchements fréquents sont également des signaux d'alarme à prendre en compte.
Parmi les signes avant-coureurs de la perte de mobilité, on peut également citer les changements d'habitudes alimentaires telles que la perte d'appétit, la diminution du temps passé à la confection des repas, résultant en une alimentation déséquilibrée et une perte de poids significative.
L'isolement social progressif découlant des difficultés à se déplacer normalement est également annonciateur d'une possible perte de mobilité et d'autonomie, tout comme les troubles de la mémoire.
Les conséquences de la perte de mobilité
Si elle n'est pas prise en charge à temps, la perte de mobilité chez les seniors peut avoir de graves conséquences. Parmi elles, le risque de chute important chez les personnes éprouvant des douleurs en se déplaçant, un faible tonus musculaire ou des troubles de l'équilibre. Les chutes chez les personnes fragiles aboutissent dans de nombreux cas à des hospitalisations, pouvant alors empirer davantage la mobilité.
Le risque de dénutrition est également un point important à prendre en compte chez les personnes en perte de mobilité. La difficulté à préparer ses repas de façon autonome et la réticence à demander de l'aide peuvent entraîner une perte de poids importante ainsi que des carences, ne faisant qu'accroître la fragilité et altérer la santé des personnes.
Devenir dépendant pour effectuer les gestes quotidiens, ne plus pouvoir se mouvoir comme on le souhaiterait, devoir constamment solliciter l'aide des autres ou chuter fréquemment a également des conséquences sur le plan psychologique. La personne en perte de mobilité ressent du découragement, de la frustration et s'isole de plus en plus. Il n'est alors pas rare que cette baisse d'énergie et de moral aboutisse à un état de dépression.
Fort heureusement, il existe tout un panel de solutions pour ne pas en arriver là et aider les personnes âgées et vulnérables à conserver un maximum de mobilité et d'autonomie grâce à la mise en place d'équipements et d'aides adaptés.
Les solutions à la perte de mobilité
Avant d'aborder les solutions palliatives, il est important de savoir qu'il est possible de retarder ou de limiter la perte de mobilité et d'autonomie des personnes âgées grâce à la mise en place de bonnes habitudes.
Comment prévenir la perte de mobilité ?
Pratiquer une activité physique suffisante, même après 65 ans, permet de conserver la force musculaire et de prévenir le déclin physique lié à l'âge. Chez les seniors, cela peut passer par exemple par de la marche, du bricolage ou du jardinage. L'OMS recommande au moins 150 minutes d'activité physique modérée par semaine chez les personnes de plus de 65 ans (pouvant être remplacées par 75 minutes d'activité soutenue).
S'alimenter de façon saine et équilibrée est également essentiel pour le maintien du tonus des muscles, de l'énergie et de la santé globale.
À l'entrée dans la retraite, il est aussi recommandé aux seniors de s'investir dans des activités sociales pour éviter l'isolement et préserver la stimulation cognitive.
Comment pallier la perte de mobilité ?
Dans le cas d'une perte de mobilité installée, les solutions à mettre en place se divisent en 3 volets :
- L'optimisation pratique de l'environnement ;
- Les équipements d'aide à la mobilité ;
- L'emploi de personnel d'aide à domicile.
Ces solutions sont à mettre en œuvre le plus tôt possible pour faciliter le quotidien des personnes et éviter les conséquences lourdes citées précédemment d'une perte de mobilité non prise en charge.
L'optimisation de l'environnement a pour but de faciliter les déplacements des personnes d'une pièce à l'autre de la maison, grâce par exemple à l'installation d'un monte-escalier, du remplacement de la baignoire par une douche adaptée ou de la pose d'une barre de maintien dans la salle de bain et/ou la cuisine.
En matière d'aide à la mobilité pour les personnes âgées, handicapées ou fragilisées, l'utilisation de cannes de marche ou béquilles apporte un soutien dans les déplacements en limitant les pertes d'équilibre et/ou les douleurs dans les jambes.
Le déambulateur est également indiqué pour soutenir la mobilité des personnes âgées ou en convalescence. Ce dispositif d'aide à la marche facilite les déplacements dans la maison mais aussi en extérieur.
Pour les personnes éprouvant des difficultés ou une incapacité à rester debout, l'usage d'un fauteuil roulant améliore le confort quotidien. Il en existe de différents types, adaptés à tous les besoins, du fauteuil roulant de transfert au fauteuil roulant électrique.
Enfin, il peut également s'avérer nécessaire de faire intervenir une aide à domicile de façon quotidienne ou hebdomadaire, pour aider à la préparation des repas, au ménage, ainsi qu'au lever ou au coucher.
Toutes ces solutions peuvent être financées grâce aux aides de l'État telles que l'APA (Allocation Personnalisée d’autonomie), destinée aux personnes de plus de 60 ans.